NH3
il est des lignes comme des fils de
couteaux, il est des mots comme des explosions, puis des silences,
puis un texte puis une émotion, un chant, une musique, une danse, un
rythme de talon, et un infini de bouteilles qui chutent dans le vide
quand sans prévenir.
Apparaissent des vies qu'étranglent le destin
programmé dans des minuteries électriques
NH3
nous sommes tous et toutes des comptes
à rebours des balances sans fléau
des carabines à air comprimé
tirent sans penser aux fleurs des stratégies brillantes et rutilantes de logique tirent sur les nerfs des ouvriers expérimentés
l'usine sera notre ex dans le
labyrinthe des nécessités
une voix gueule l'explosion
puis une autre voix puis d'autres.
L’hiver est une farce en fin d'été.
La ville sait qu'elle est mortelle car
vulnérable puis elle oublie sous le parfum des tilleul de juin
NH3
il est des gens qui murmurent un cri et
les yeux fermés tirent
sur l'avenir les angoisses de leur
prison
car nous sommes désormais libres dans
nos prisons.
Il des gens qui parlent leurs voix
on
dit le peuple le menu peuple si puissant quand il parle
NH3
la parole des gens qui sont dans ce
qu'il disent et disent leur vie immense d'enfermé
NH3
un tourbillon de fine poussière dans
le limbique de nos émotions dans le rare plaisir
d'une ouverture à l'autre.
Car nous sommes et serons libres dans le
bonheur de savoir que l'autre est en face à coté derrière au
dessus du balcon, au dessous de l'étage,
dans nos rêves de nuit et nos
sommeils paradoxaux.
Nos rêves éveillés remplissent des
bouteilles que nous buvons quand l'autre parle tandis que sa vie se
remplie
Nh3
parce que d'autres sont encore seuls