samedi 16 février 2013

NH3

NH3
il est des lignes comme des fils de couteaux, il est des mots comme des explosions, puis des silences, puis un texte puis une émotion, un chant, une musique, une danse, un rythme de talon, et un infini de bouteilles qui chutent dans le vide quand sans prévenir.
Apparaissent des vies qu'étranglent le destin programmé dans des minuteries électriques

NH3
nous sommes tous et toutes des comptes à rebours des balances sans fléau 
des carabines à air comprimé tirent sans penser aux fleurs des stratégies brillantes et rutilantes de logique tirent sur les nerfs des ouvriers expérimentés

l'usine sera notre ex dans le labyrinthe des nécessités 
une voix gueule l'explosion
puis une autre voix puis d'autres.
L’hiver est une farce en fin d'été.
La ville sait qu'elle est mortelle car vulnérable puis elle oublie sous le parfum des tilleul de juin

NH3
il est des gens qui murmurent un cri et les yeux fermés tirent
sur l'avenir les angoisses de leur prison
car nous sommes désormais libres dans nos prisons.
Il des gens qui parlent leurs voix
on dit le peuple le menu peuple si puissant quand il parle

NH3
la parole des gens qui sont dans ce qu'il disent et disent leur vie immense d'enfermé


NH3
un tourbillon de fine poussière dans le limbique de nos émotions dans le rare plaisir
d'une ouverture à l'autre.
Car nous sommes et serons libres dans le bonheur de savoir que l'autre est en face à coté derrière au dessus du balcon, au dessous de l'étage,
dans nos rêves de nuit et nos sommeils paradoxaux.
Nos rêves éveillés remplissent des bouteilles que nous buvons quand l'autre parle tandis que sa vie se remplie

Nh3
parce que d'autres sont encore seuls


LES USINES SUR LES PLANCHES NH3